Abandon de l’aéroport de Notre Dame Des Landes : une magnifique victoire en forme d’ouverture

Nous relayons ici un message du Keelbeek Libre ! paru ce jour.


Le Keelbeek Libre félicite la ZAD de Notre Dame Des Landes et tous ses amis pour cette victoire historique.

L’abandon du projet d’aéroport de Notre Dame Des Landes est une victoire éclatante pour les milliers de citoyens qui se sont opposés sans relâche et de manières aussi riches que variées à ce projet nocif.

Mêlant sensibilisation tous azimuts, solidarité locale, occupation du terrain, lobbying politique, action en justice, création artistique, invocations magiques, partages intercontinentaux, plantations agricoles, construction de cabanes, désobéissance civile, grève de la faim, et toutes sortes d’actions en actes et en pensées, le vaste mouvement qui a fleurit à NDDL vient de créer une magnifique ouverture dans la chape de béton imposée par le système productiviste.

L’organisation et la ténacité de ce mouvement d’opposition ont permis d’engager, de maintenir et de renforcer pendant plus de 50 ans, une force puissante contre les bétonneurs de tous poils qui voulaient saccager 1.600 hectares de bocage précieux.

Contrairement à sa trop fréquente habitude, le gouvernement français s’est donc trouvé dans l’impossibilité pratique de satisfaire au désidérata d’industriels sans scrupules. Il ne lui était pas possible cette fois d’offrir NDDL au règne de l’économie marchande, car il aurait provoqué une bataille de grande intensité et à l’issue incertaine, aussi bien sur place que dans l’espace public politique. Face à cette contrainte, le gouvernement a choisi, de manière raisonnable et raisonnée, d’enterrer le projet d’aéroport.Retour ligne automatique
Lieu d’expérimentation existentielle au-delà de l’économisme, la ZAD pourrait aussi réussir à maintenir vivantes de nombreuses utopies réalistes déjà bien ancrées dans le bocage.

C’est une victoire magnifique, inspirante, en forme d’ouverture.

La lutte de NDDL ne peut pas être répliquée, tant chaque situation est singulière. Mais il est possible d’en tirer d’innombrables enseignements, notamment sur la pertinence de combiner la diversité des moyens d’expression et d’action, sur l’occupation des sols, l’organisation et la ténacité. NDDL inspire. Elle pourrait aussi bien inspirer d’autres gouvernements, puisque de toute évidence, renoncer à des projets toxiques n’est pas impossible, et n’est pas la preuve d’une faiblesse, bien au contraire.

A Bruxelles, les projets de bétonnage des dernières terres arables et de nombreux espaces verts, la marchandisation des derniers bouts de nature vont bon train.

Les 20 hectares du Keelbeek, à Haren, ont vu naître la première ZAD de Belgique en 2014. Elle a été évacuée illégalement, manu-militari, le 21 septembre 2015, sur ordre du ministre de l’intérieur NVA Jan Jambon. L’occupation visait à sauver le merveilleux Keelbeek de la dévastation et à dire non à la logique d’enferment de masse promise par les partis politiques au pouvoir : ils veulent détruire le Keelbeek pour construire la plus grosse prison du pays (1.190 places).

La ZAD a été réoccupée à l’automne 2016. La mobilisation se poursuit. Au niveau juridique, les riverains et citoyens qui défendent le Keelbeek libre se trouvent face à l’Etat belge et aux transnationales douteuses qui composent Cafasso. Cafasso a gagné plusieurs recours. D’autres sont pendants. De nouveaux seront introduits. La période électorale qui s’ouvre (communales en octobre 2018, régionales, fédérales, européennes en 2019) promet des débats animés avec tous les représentants des partis politiques qui soutiennent la ruine de la Justice et la dévastation du keelbeek qu’implique cette mégaprison.

Il nous revient par ailleurs que la destruction du Keelbeek pourrait commencer ce printemps.Retour ligne automatique
Appel à toutes les bonnes volontés : faites circuler l’information, interpellez les élus, tenez-vous prêts.

A Note Dame Des Landes, la lutte a duré plus de cinquante ans. A Haren, nous n’en sommes qu’à 10 ans.Retour ligne automatique
Nous avons tout le temps devant nous.

Vive le Keelbeek Libre !